Frits Van den Berghe

(1883-1939)

L'Ange cruel

1932
Huile sur toile
76 x 67 cm (29⁷/₈ x 26³/₈ inches)
Cadre: 96 x 87 cm
Signé en bas à droite: FVBerghe

signé en bas à droite: FVBerghe

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Littérature
- Langui, E., Frits Van den Berghe. Catalogue raisonné de son oeuvre peint (Bruxelles: Laconti, 1966), no. 397 (ill.).
- Langui, E., Frits Van den Berghe 1883-1939 (Antwerpen: Mercatorfonds, 1968), p. 313, no. 397 (ill.).
- D'Haese, J., Aspekten van het Vlaams Expressionisme, cat. (Marke: Kunstkring Joost De Clercq, 1977), p. 35, 37, cat.no. 93 (ill.).
- Boyens, P., Frits Van den Berghe (Gent: SD&Z, 1999), p. 294, 321, 460, no. 756 (ill.).
- Boyens, P. & G. Marquenie, Frits Van den Berghe, cat. (Oostende: PMMK, 1999), p. 174, no. 147 (ill.).
- Pauwels, P.J.H., Comme un miroir étincelant (Sint-Martens-Latem: Galerie Oscar De Vos, 2019), p. 294 (ill.).
Expositions
- 1933, Gand, Feestpaleis van Vooruit, "Frits Van den Berghe en Joseph Cantré," 30.04-12.05.1933, no. 13. 
- 1976, Laethem-Saint-Martin, Latemse Kunstkring, "Frits Van den Berghe 1883-1939," 22.08-12.09.1976, no. 13. 
​- 1999, Ostende, PMMK, "Retrospectieve Frits Van den Berghe," 16.10.1999-13.02.2000, no. 147.
Provenance
- Collection Edward Anseele Jr., Gand (acheté de l'artiste)
Description
André De Ridder, dans L’évolution de Frits van den Berghe :
« Quelle surprise pour nous que cette exposition de la série initiale des peintures de Van den Berghe, où il nous mit, pour la première fois, en présence des résultats de son évolution. C’est là que s’est affirmé le plus intensément, inattendu, l’effort que je viens de décrire, dans ces hallucinantes figures à l’aspect vaguement humain, puissamment individualisées dans leur forme et leur substance, venant résumer, en une harmonie parfaite, les ordres soi-disant hybrides de la création, soudain typifiés dans ces fantômes. Dans cette embryologie de cauchemar, cette cristallographie de songe tout est inédit; ces corps pétrifiés, ces troncs spongieux, ces bras qui se terminent en branches fleuries, ces jambes ailées, ces têtes transformées en becs et en groins, ces torses s’érigeant en stalagmites; les fleurs de cette flore étrange poussent comme des polyèdres, les animaux de cette faune damnée rampent comme des lianes, les hommes mêmes, les hommes surtout, nains ou géants, découpés comme des feuilles, troués comme des morceaux de lave, veinés comme du grès, sont emportés au ciel ou enracinés dans le sol, au gré d’un sorcier aux visions pathétiques ou ironiques, suivant les caprices de son inspiration. Et tout ce monde de larves, de bêtes ailées, de plantes à visage humain, de pierres gesticulantes, avec ses écailles, ses poils, ses chairs, ses grains, s’épanouit dans une lumière tantôt sourde, comme une grotte sous-marine, tantôt fulgurante, comme d’une forge, et resplendit du plus pur et du plus somptueux éclat, recouvert de ces laques rares, dont l’enchanteur semble avoir été recueillir le secret en un Extrême Orient de jades et de gemmes. Nous avons relevé surtout des rouges cramoisies, des verts ocellés, des gris perlés et des bruns fauves, d’un effet aussi délicat que véhément. »

Vers 1930, Frits Van den Berghe a abordé à plusieurs reprises le thème de l'ange. Le peintre a sorti la figure de son contexte biblique et l'a placée dans un environnement menaçant et insolite. L'ange cruel - de l'ancienne collection du politicien gantois Edward Anseele, un ami du peintre - n'a rien conservé de son apparence traditionnellement asexuée. L'ange femelle dépasse littéralement les trois mortels dans le coin gauche qui semblent être laissés en attente de leur sort. Leur nudité perdue diffère grandement de la figure d'ange presque exhibitionniste, avec ses seins et ses lèvres très prononcés dessinés en détail. En mettant l'accent sur la féminité, la scène acquiert un fort caractère aliénant. L'imagerie serrée dans laquelle les émotions conflictuelles se touchent est typique de l'œuvre tardive de Van den Berghe. L'existence humaine est réduite à son essence, avec la représentation de motifs universels tels que la peur, la colère, l'agitation et l'aliénation. Parfois l'homme est capturé dans sa solitude solitaire, puis, comme magistralement dans L'ange cruel, il se rassemble en groupe, et pas encore; ces chiffres ne trouvent pas non plus de sécurité ensemble. L'atmosphère oppressante dégage une peur de la mort, par laquelle l'Ange de Dieu devient plutôt l'ange de la mort, menaçant l'homme dans sa première existence. L'ange cruel le confronte ainsi à sa finitude qui menace l'homme dans sa première existence. Dans sa simplicité, la performance donne une image équilibrée de l'humanité. Nu, solitaire et dépouillé de toute richesse matérielle, il doit subir son sort. La scène apparaît ainsi comme une traduction moderne du thème du Jugement dernier, très apprécié depuis le Moyen Âge.
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