La galerie est ouverte tous les samedis et dimanches, 14h-18h et sur rendez-vous

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Albert Servaes

(1883 - 1966)

Servaes

Albert Servaes

(1883 - 1966)

Vers 1899, Albert Servaes explore la région autour de Laethem-Saint-Martin. À ce moment, ce voyageur de commerce en épicerie de seize ans s’occupe bien peu de son boulot: il préfère planter son chevalet dans le charmant paysage.

En 1904, il se fixe pour une longue période dans le village. Il s’installe sur le Brakel dans une petite maison qu’il partage avec Frits Van den Berghe. À Laethem, Servaes l’athée va soudain s’intéresser au religieux. Le fanatisme de sa conversion met très vite à mal son entente avec Van den Berghe, incroyant rabique. En fin de compte, il part chez Doorke Malfait. Il aménage rapidement un atelier dans l’humble maison du petit fermier. C’est alors, dans ce milieu très simple, que Servaes trouve sa rigueur. Vers 1908, l’artiste rencontre le Père Jeroom, qui va guider la vie spirituelle de Servaes. La dépendance au mystique est en marche, l’extrémisme religieux triomphe.

L’artiste qui, dans les années d’avant-guerre, vit à peine de sa peinture connaît un grand succès pendant la Première Guerre Mondiale. Il obtient un certain nombre d’expositions individuelles à Gand. Le succès est tel qu’il fait les plans d’une demeure monumentale avec atelier à Laethem-Saint-Martin. En 1918, il s’installe dans cette maison qu’il baptise “Torenhuis”.

Servaes entretient des relations tendues avec le clergé. En 1918, sur commande du Père Jeroom, il crée un chemin de croix pour une nouvelle chapelle conventuelle à construire à Luithagen. Le langage formel brut et fruste, qui rappelle El Greco, choque les bien-pensants et débouche sur un énorme scandale dans les milieux catholiques romains. Au milieu de tout cela, il est invité par la galerie avant-gardiste “Sélection” pour une exposition individuelle ; en 1921, l’homologue de “Sélection”, la galerie “Le Centaure” suit cet exemple. En 1921 encore, il organise une exposition itinérante aux Pays-Bas du chemin de croix de Luithagen. Cette même année, Servaes rencontre à Paris son frère spirituel Georges Rouault.

À la fin des années 1920, Albert Servaes reste présent dans les cercles avant-gardistes bruxellois. Avec George Minne, il expose en novembre 1926 à la galerie “Le Centaure”. Par ailleurs, sa notoriété à l’étranger croît elle aussi. En août l929, le ‘Stedelijk Museum’ d’Amsterdam organise une exposition de son œuvre récente; le musée achète l’année suivante la série des “monnikenbeeltenissen” (“figures de moines”). Dans les années trente, le travail de Servaes reste très apprécié aux Pays-Bas. Mais l’intérêt pour son travail persiste aussi dans son propre pays. L’exposition marquant l’inauguration de la nouvelle galerie “Ars” à Gand est entièrement consacrée à son œuvre. Par ailleurs, il reçoit aussi un soutien du côté catholique français. En visite à Laethem, le dramaturge et poète Paul Claudel est profondément impressionné par le travail de Servaes.

En 1931, Servaes se rend régulièrement en Italie, où il visite les églises et musées de Milan, Padoue, Ravenne, Vérone et Venise. Suite à des menaces anonymes, il est dans les dernières années de la guerre forcé de s’enfuir. Passant par l’Allemagne, il échoue finalement en Suisse. L’artiste décède en exil à l’âge de 83 ans.

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