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Emile Claus

(1849 - 1924)

Claus

Emile Claus

(1849 - 1924)

Avec l’aide de Peter Benoît, Emile Claus peut étudier de 1869 à 1874 à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers. Claus est originaire d’un milieu modeste, qui n’apprécie que modérément ses ambitions artistiques. Cependant, le jeune homme se taille en peu de temps une place dans la vie artistique anversoise. En 1874, à peine diplômé, il envoie son travail au Salon trisannuel de Gand; ce travail est immédiatement accepté. Bien que les premières années il soit essentiellement portraitiste, il se fait petit à petit un nom comme paysagiste. Il va parler le langage de la nature, surtout après son voyage orientaliste en Afrique du Nord et en Espagne et un séjour à Domburg. Entre-temps, il se montre particulièrement actif dans le milieu artistique anversois, en compagnie de ses amis d’académie Frans Hens et Théodore Verstraete. Aux expositions du Cercle Littéraire et Artistique local, il se dresse contre la scène artistique conservatrice d’Anvers. Lentement, l’artiste se profile dans d’importantes expositions dans le pays et à l’étranger, de Bruxelles à Paris; vers 1889, il jouit d’une grande notoriété en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne.

Jusqu’à son mariage en 1886, Claus conserve un pied-à-terre à Anvers. Mais sur le plan créatif, il est surtout présent à Astene et aux alentours, dans l’environnement immédiat de la maison de campagne qu’il occupe à partir de 1881. Depuis cette maison de campagne, qui sera plus tard baptisée Villa Zonneschijn, il a une vue panoramique sur la Lys et les bois autour du château van Ooidonk. Les toiles monumentales qu’il expose aux Salons de Bruxelles et de Paris naissent autour de la Villa Zonneschijn. Il connaît un succès particulièrement important avec ces tableaux, mais en tant qu’artiste il ne se sent pas encore complètement abouti. Les hivers 1889 et 1891, il séjourne à Paris où il est directement confronté à la peinture moderne. Ensuite, par l’intermédiaire de l’éminent romancier et critique d’art Camille Lemonnier, il est introduit dans les milieux artistiques parisiens, et établit des contacts avec des artistes résidant à Paris comme Henri Duhem, Henri Le Sidaner, Frits Thaulow, Anders Zorn, etc. De Paris, il écrit à son compatriote et ami Albijn Van den Abeele: “Certes, Paris est séduisant et offre au peintre de superbes spectacles: ces ruées de gens fourmillant dans les rues et sur les boulevards sous la pluie ou le soleil, la Seine dont le large flux est continuellement coupé par de petits bateaux à vapeur qui sifflent, les canassons, les noirs remblais et les innombrables ponts noyés dans la brume, et la profusion d’immeubles gigantesques. Bref, toute cette vie grouillante dans cette grande ville mondiale est un trésor pour qui en fait ses délices”.

Dès le moment où Claus opte pour l’impressionnisme moderniste, il prend place dans les cercles progressistes de Belgique. À partir de 1894, il est membre très apprécié de l’association d’artistes “La Libre Esthétique” qui perpétue au Musée Moderne bruxellois la tradition du cercle “Les XX”. Du coup, il n’est plus associé à l’académisme anversois dans lequel il était encore compté en 1889.

Le choix inattendu de Claus pour l’impressionnisme trouble dans une grande mesure sa clientèle belge. Il persiste cependant, et son impressionnisme connaît assez vite un succès officiel. En 1892, le Musée des Beaux-Arts de Gand achète la toile “De ijsvolgels” (les Martins Pêcheurs) , une de ses premières œuvres impressionnistes abouties. Avec des hésitations, le public belge va suivre. Vers 1900, Claus, chef de file incontesté de l’impressionnisme belge, est couronné d’une médaille d’or à l’Exposition Universelle de Paris. À Paris également, il a accès aux milieux progressistes: la Galerie d’avant-garde Georges Petit est depuis 1895 la représentante de Claus à Paris. Auparavant, il a pris sa place dans le cénacle d’avant-garde du Champ de Mars, les expositions parisiennes qui s’opposent au Salon officiel de la ville.

En 1904, Claus participe à la naissance de l’association d’artistes “Vie et Lumière” qui réunit les impressionnistes belges. Les succès de Claus dans le pays et à l’étranger se succèdent, et à l’aube de la Première Guerre Mondiale, c’est un artiste célèbre dans l’Europe entière.

Au début de la guerre, il fuit en Grande-Bretagne. Après un court séjour au pays de Galles, il revient à Londres où il restera jusqu’à la libération. Claus connaît également le succès à Londres, entre autres par une exposition très remarquée à la Goupil Gallery en 1917.

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