La galerie est ouverte tous les samedis et dimanches, 14h-18h et sur rendez-vous

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Léon De Smet

(1881 - 1966)

De Smet

Léon De Smet

(1881 - 1966)

Fils d’un photographe, dramaturge et peintre décorateur, Léon De Smet naît en 1881. À partir de 1893, Léon mène de brillantes études à l’Académie des Beaux-Arts de Gand. En 1893, il partage un atelier avec, entre autres, Robert Aerens, Frits Van den Berghe et Albert Servaes à la Rasphuisstraat à Gand. Il avait débuté un an plus tôt au Salon d’Anvers; tout au long de sa carrière, il participera à ces expositions triennales, organisées alternativement à Anvers, Bruxelles et Gand. Il se montre aussi particulièrement actif au sein du Cercle Artistique et Littéraire local. En avril 1904 déjà, il y assure en compagnie de Maurice Suys une double exposition. Peu après son mariage, en 1905, il part en France avec son ami Modest Huys.

Bien que par son frère il connaisse déjà la région, il ne s’installe qu’en 1906 à Deurle, et ensuite à Laethem-Saint-Martin, où il demeure jusqu’en 1913. À Laethem, il retrouve, outre son frère Gustave, les autres membres du deuxième groupe: Maurice Sys, Constant Permeke et Frits Van den Berghe. C’est surtout le lien avec Sys qu’il faut souligner, car ce dernier, comme lui, continuera toute sa vie durant à défendre l’impressionnisme. Par ailleurs, l’artiste est en de bons termes avec le critique d’art et plus tard galeriste Paul-Gustave Van Hecke, dont il dessine le portrait au fusain en 1911. En 1911 également, il participe avec Gustave De Smet, Permeke et Gustave Van de Woestyne à l’exposition “Art d’Aujourd’hui”. Avec Sys, il participe aussi en 1913 à un concours pour l’affiche de l’Exposition Universelle de Gand; l’artiste a vite fait de remporter le premier prix.

Au début de la Première Guerre Mondiale, De Smet fuit en Grande-Bretagne. Dans un premier temps, il séjourne dans le Devonshire. On le retrouve cependant dès 1915 à Londres où il peut compter parmi ses amis des personnalités culturelles d’importance comme les écrivains Joseph Conrad, John Galsworthy et George Bernard Shaw; il est aussi en d’excellents termes avec Frank Brangwyn, un artiste qui sera d’une grande aide pour de nombreux exilés belges. De Smet s’installe dans un vaste atelier à St John’s Wood, au cœur du quartier des artistes. Il rencontre alors, dans des cafés populaires fréquentés par les artistes, des avant-gardistes comme Jacob Epstein et Ossip Zadkine. Petit à petit, il se révèle comme une personnalité mondaine appréciée. Comme Hippolyte Daeye et Van de Woestyne, il peut compter sur le soutien du couple De Graaff-Bachiene, qui veille sur le sort des artistes belges en exil à Londres. Et en 1917, il affiche un premier triomphe londonien avec une exposition individuelle marquante à la Leicester Gallery.

L’insouciante existence londonienne prend fin lorsqu’il est appelé sous les armes à la fin 1917. Mais l’excellent portraitiste sait comment se tirer d’affaire et peint surtout les portraits de ses supérieurs. Il séjourne en Normandie, en appui du service médical. Après l’Armistice, il retourne à Londres et réunit sa famille à South Kensington. De Smet y gardera la maison comme pied-à-terre londonien jusqu’en 1925.

Le public belge ne pourra découvrir vraiment le travail des années de guerre de De Smet qu’en avril 1920. Son exposition à la très renommées Galerie bruxelloise Georges Giroux connaît un grand retentissement. À la fin de cette année, il part à Paris, où il demeure jusqu’au printemps 1921.

Entre-temps est intervenu le mouvement bruxellois Sélection. Si curieux que cela puisse paraître, ce mouvement résolument moderniste, qui se pose diamétralement à l’opposé de la virtuosité impressionniste de De Smet, ne met pas en cause une collaboration. Il va de soi que les liens d’amitié entre De Ridder et Van Hecke d’une part et De Smet d’autre part rendent possible cette connivence. Et, en 1921, il est même l’hôte de la galerie.

Provisoirement, c’est Londres qui exerce la plus grande force d’attraction sur l’artiste. Plus que sur le continent, il parvient à convaincre le public londonien de la qualité de son travail. Des journaux déterminants comme The Observer, The Globe et The Daily Mirror ne tarissent pas d’éloges sur ses expositions. Et un an plus tard, son exposition individuelle aux Leicester Galleries connaît un même succès.

Malgré ce succès, De Smet se fixe de nouveau totalement en Belgique à partir de 1925. En 1926, il loue un atelier dans le même immeuble que celui de la Galerie Le Centaure qui consacre l’année suivante une exposition à son travail. Mais ces années bruxelloises apportent peu de compensation. C’est seulement lorsqu’il s’installe de nouveau à Deurle en 1930, que son talent pictural retrouve sa voie. A la Pontstraat, il demeure dans le pavillon de l’Hôtel Saint-Christophe.

À partir de 1932, l’artiste se montre particulièrement actif au sein du groupe “Vlaanderen” qui essaie de soutenir l’art belge contemporain pendant cette pleine période de crise. Dans cette association, dont fait également partie son frère Gustave, il retrouve de vieux amis comme Jozef Cantré, Valerius De Saedeleer, Jules De Sutter, Hubert Malfait, Constant Permeke, Frits van den Berghe et Gustave van de Woestyne. L’initiative meurt cependant de sa belle mort.

C’est surtout sur la scène gantoise que son travail reste partout présent. Avec Albert Claeys, il organise en 1933 une exposition au Cercle Artistique et Littéraire. Les années suivantes, il demeure actif dans le cercle. Tout comme à la Salle gantoise Ars et, à partir de 1939, on retrouve surtout l’artiste à la Galerie Vyncke-van Eyck, une dissidence de la Salle Ars.

À cette époque, De Smet travaille aussi à une série de portraits de ténors de la vie publique. Le Portrait de la Reine Astrid (1935) est à l’origine de très nombreuses commandes officielles.

Les années de guerre freinent peu l’artiste. Les Galeries de l’Art Belge à Bruxelles organisent par deux fois une exposition individuelle. Au niveau gantois, Vinck-van Eyck continuent à exposer leur prodige de Deurle. Le musée des Beaux-Arts de Gand organise en 1953 une exposition personnelle joliment remarquée, inaugurée par Paul-Gustave Van Hecke.

De Smet s’éteint le 9 septembre 1966, pendant une exposition au Musée de Deinze et de la Région de la Lys, la dernière grande manifestation honorifique qui lui a été consacrée de son vivant.

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